Le gang des postiches une révolution dans l’histoire du braquage en France
Dans les années 1980, Paris devient le théâtre d’une série de braquages d’une audace rare. Un groupe mystérieux, bientôt surnommé « le gang des postiches », sème la panique parmi les établissements bancaires de la capitale. Leur signature ? L’art du déguisement, un professionnalisme hors pair et une efficacité militaire. Fruit d’une époque où l’insécurité fait la une des journaux, les actions du gang fascinent toujours, mêlant suspense, adrénaline et flamboyance à la française. Mais qui étaient vraiment ces braqueurs hors normes, et comment ont-ils su déjouer la police pendant si longtemps ?
Des braquages spectaculaires et minutieusement orchestrés
Entre 1981 et 1986, le gang des postiches réalise au moins 27 attaques de banques, amassant près de 100 millions de francs. Jamais violents gratuitement, ils privilégient l’intimidation et l’humour noir pour neutraliser les employés. Leur véritable force réside dans la préparation : chaque coup, pensé des semaines à l’avance, combine repérages, faux papiers, brouillage d’alarmes et itinéraires de fuite implacablement calculés.
Voici quelques points clés qui expliquent leur succès :
- Déguisements sophistiqués : barbes postiches, perruques et faux uniformes trompent caméras et témoins.
- Communication : utilisation de talkies-walkies et d’un langage codé pour coordonner les actions.
- Sens du détail : outils de pointe, gants chirurgicaux et faux badges pour se fondre dans le décor.
- Sang-froid : gestion des otages avec un calme déconcertant, limitant les risques de blessures.
Chaque membre avait une fonction précise et savait disparaître dans la foule en quelques secondes après l’attaque, rendant la tâche impossible aux policiers.
Des déguisements à la française au cœur de leur stratégie
L’un des éléments les plus fascinants du gang reste leur goût prononcé pour le déguisement. Le choix de la « postiche » était loin d’être anodin : il illustrait leur volonté d’échapper à toute identification, mais il représentait aussi une forme de défi ludique à l’autorité.
Parmi les anecdotes marquantes, certains témoins affirment que les braqueurs pouvaient entrer dans une banque déguisés en livreurs de fleurs ou même en employés de la Poste. Ce jeu de cache-cache permanent rendait chaque enquête plus complexe, les indices visuels étant sans cesse brouillés.
Voici un tableau qui résume quelques-uns de leurs déguisements les plus fréquents :
| Déguisement | Utilisation |
|---|---|
| Barbe postiche | Dissimuler le visage lors des enregistrements vidéo |
| Perruque blonde ou brune | Modifier l’apparence générale rapidement |
| Uniforme de police ou de livreur | Accéder aux zones à accès restreint |
| Lunettes à grosse monture | Masquer la forme des yeux et des arcades |
Des parcours atypiques derrière les masques
Loin de l’image du simple voyou, d’anciens membres du gang étaient réputés pour leur passé de « blousons noirs », mais aussi pour leur intelligence et leur culture. Certains étaient passionnés de cinéma policier américain – une influence évidente dans leur mise en scène. Leur leader présumé, André Bellaïche, avait entre autres fréquenté de nombreux milieux délinquants mais affirmait vouloir limiter la violence.
Cet aspect du gang soulève une question : peut-on parler de « gentlemen cambrioleurs », ou ces bandits étaient-ils, eux aussi, prêts à tout pour arriver à leurs fins ? Ce mythe du Robin des Bois moderne intrigue, et invite à une réflexion sur la frontière trouble entre fascination et condamnation.
Traque, chute et héritage criminel
Malgré leur ingéniosité, le gang des postiches finit par tomber dans le viseur de la police. Le 14 janvier 1986, une fusillade éclate dans le 18e arrondissement de Paris, coûtant la vie à un policier, une première tragique. Ce braquage marque un tournant : plusieurs membres sont arrêtés, d’autres meurent lors d’interventions, et le mythe s’effrite peu à peu.
Pourtant, l’aura du gang reste intacte. Leur mode opératoire inspire encore aujourd’hui de nombreux films et séries, et fascine les spécialistes en criminalité. Les postiches ont réussi là où peu d’autres avaient brillé : inscrire leur légende dans la mémoire collective, avec une touche unique d’élégance et d’ironie.
Avez-vous déjà entendu parler d’un autre gang aussi créatif et insaisissable ? L’histoire du gang des postiches pose encore mille questions. Entre fascination et effroi, leur légende continue d’alimenter les débats sur la complexité du crime organisé en France.
